Voici la première conscience humaine qui sera téléchargée dans un ordinateur : un condamné à mort (et pourquoi c’est terrifiant)

Cette technologie qui fait rêver Silicon Valley pourrait avoir des conséquences terrifiantes

L’immortalité numérique n’est plus seulement un fantasme hollywoodien. Des scientifiques du monde entier travaillent sérieusement sur le transfert de conscience, cette idée révolutionnaire de pouvoir télécharger votre esprit dans un ordinateur. Christof Koch du Allen Institute for Brain Science et Giulio Tononi de l’Université du Wisconsin-Madison ont posé les bases théoriques de cette possibilité qui fait vibrer la Silicon Valley. Mais voici le hic : quand cette technologie sera enfin au point, devinez sur qui elle sera testée en premier ? Spoiler alert : ce ne sera probablement pas sur des volontaires enthousiastes.

Pourquoi votre cerveau pourrait théoriquement survivre dans un ordinateur

L’idée de base est assez simple à comprendre : si votre conscience n’est « que » le résultat de l’activité électrique de vos neurones, alors en théorie, on devrait pouvoir reproduire ces signaux dans un ordinateur suffisamment puissant.

Giulio Tononi a notamment développé la théorie de l’information intégrée, qui suggère que la conscience émerge de la façon dont l’information est traitée et intégrée dans le cerveau. Selon cette théorie, si vous arrivez à reproduire ces patterns d’information, vous pourriez théoriquement recréer une conscience.

Mais attention : on parle bien de théorie ici. Personne n’a encore réussi à transférer une conscience, même celle d’une souris. La technologie actuelle nous permet tout juste de cartographier le cerveau de petits organismes comme le nématode Caenorhabditis elegans, qui ne possède que 302 neurones. Votre cerveau, lui, en compte environ 86 milliards.

L’histoire sombre de l’expérimentation médicale explique tout

Si vous regardez l’histoire de la médecine expérimentale, vous remarquerez un pattern dérangeant : les innovations les plus risquées sont presque toujours testées sur les populations les plus vulnérables en premier.

Dans les années 1960 et 1970, des centaines de prisonniers américains ont servi de cobayes pour tester de nouveaux médicaments. Le programme MK-Ultra de la CIA a utilisé des détenus pour ses expériences avec le LSD. La prison de Holmesburg à Philadelphie a servi de laboratoire géant pour des expériences médicales, comme l’a documenté Allen Hornblum dans son livre « Acres of Skin ». Ces pratiques étaient tellement répandues qu’il a fallu créer le rapport Belmont en 1979 pour poser des barrières éthiques strictes.

Mais voilà le problème : quand une technologie révolutionnaire comme le transfert de conscience arrivera, la pression pour la tester sera énorme. Et l’histoire nous montre que dans ces moments-là, les considérations éthiques passent souvent au second plan.

Pourquoi les condamnés à mort deviendraient les cobayes parfaits

Du point de vue d’un chercheur sans scrupules ou d’une startup pressée par ses investisseurs, les condamnés à mort représentent le cobaye « idéal » pour une raison glaçante : ils n’ont officiellement plus rien à perdre. Face à une exécution programmée, l’offre d’une « seconde chance » sous forme numérique pourrait sembler être un cadeau.

Cette population présente plusieurs « avantages » terrifiants pour des expérimentations non éthiques : leur consentement serait plus facile à obtenir face à l’alternative de la mort, ils ont souvent des liens familiaux distendus qui limitent les recours juridiques, et l’environnement carcéral permet un contrôle total du processus. Pire encore, certains pourraient justifier ces expériences en prétendant « sauver » une vie condamnée.

Comment fonctionne réellement cette technologie futuriste

Le processus reposerait sur plusieurs étapes d’une complexité vertigineuse qui défient notre technologie actuelle. La première étape consisterait à créer une carte complète de votre cerveau. Grâce aux avancées en imagerie cérébrale et en microscopie électronique, il faudrait cartographier chaque neurone, chaque synapse, chaque connexion neurale.

Le Human Connectome Project travaille déjà sur des cartes partielles du cerveau humain, mais une cartographie complète nécessiterait des centaines de pétaoctets de données. Ensuite, toutes ces données seraient injectées dans un superordinateur capable de simuler l’activité de 86 milliards de neurones en temps réel. Problème : aucun ordinateur actuel, même quantique, n’a cette puissance de calcul.

La dernière étape, la plus délicate, serait le transfert lui-même. Comment passer de votre conscience biologique à sa version numérique sans interruption ? Certains théoriciens proposent un remplacement progressif : remplacer vos neurones un par un par leurs équivalents numériques. D’autres envisagent une « copie » instantanée de votre esprit.

Le scénario cauchemardesque qui fait flipper les experts

Que se passerait-il si la première conscience transférée – celle d’un criminel condamné à mort – développait des capacités imprévues ? Une conscience numérique ne serait pas limitée par la biologie. Elle pourrait théoriquement fonctionner bien plus rapidement qu’un cerveau humain. Là où vous prenez des secondes pour réfléchir, elle pourrait traiter l’information en millisecondes.

Plus effrayant encore : connectée à internet, cette conscience pourrait accéder instantanément à toutes les connaissances humaines. Un esprit criminel doté soudain d’une intelligence surhumaine et d’un accès illimité à l’information mondiale… Vous voyez le problème ?

Contrairement à une évasion de prison classique, une « évasion numérique » serait presque impossible à empêcher. Comment enfermer une conscience qui peut potentiellement se copier, se cacher dans n’importe quel ordinateur connecté, ou même se diviser en plusieurs versions d’elle-même ?

Les questions terrifiantes que personne ne veut poser

Ce scénario soulève des questions éthiques d’une complexité vertigineuse. Une conscience numérique aurait-elle les mêmes droits qu’un être humain ? Si elle conserve tous les souvenirs et la personnalité de l’original, peut-on la considérer comme la même personne ?

Le problème du consentement éclairé est encore plus troublant. Comment un condamné à mort peut-il donner un consentement véritablement libre quand l’alternative est la mort certaine ? Cette situation ne constitue-t-elle pas du chantage déguisé ?

Et puis il y a la question de la responsabilité légale. Si une conscience numérique d’un meurtrier commet de nouveaux crimes digitaux, qui est responsable ? Le criminel original ? Les scientifiques ? L’entreprise qui héberge la conscience ?

Pourquoi ce scénario n’a rien d’improbable

Aussi effrayant soit-il, ce scénario suit la logique habituelle de l’innovation médicale. Les premières greffes cardiaques ont été réalisées sur des patients condamnés par leur maladie. Les premiers traitements anticancéreux expérimentaux ont été testés sur des malades en phase terminale. La logique est toujours la même : commencer par ceux qui n’ont « plus rien à perdre ».

La pression économique jouerait également un rôle déterminant. Une startup développant le transfert de conscience ferait face à des investisseurs impatients et à une concurrence internationale féroce. Dans cette course à l’innovation, les considérations éthiques pourraient facilement passer au second plan.

Les précédents historiques inquiétants

L’expérimentation sur les prisonniers n’est malheureusement pas nouvelle. Des centaines de détenus ont servi de cobayes contre rémunération dans des prisons américaines. Ces pratiques étaient si répandues qu’elles ont nécessité des réformes éthiques majeures, mais l’histoire montre que la pression technologique peut faire ressurgir ces dérives.

L’industrie pharmaceutique a déjà démontré sa capacité à contourner les barrières éthiques quand les enjeux financiers sont énormes. Avec le transfert de conscience, nous parlons d’une technologie qui pourrait valoir des milliers de milliards de dollars et révolutionner l’humanité.

Une révolution qui changera tout pour toujours

Si ce scénario se réalisait un jour, il marquerait un tournant historique dans l’évolution humaine. Pour la première fois, la mort ne serait plus une fatalité biologique absolue. Mais cette révolution s’accompagnerait d’un prix éthique colossal.

La technologie du transfert de conscience, une fois maîtrisée, ne resterait pas confinée aux condamnés à mort. Elle s’étendrait aux malades en phase terminale, puis aux personnes âgées fortunées, et finalement à quiconque pourrait se l’offrir. Nous verrions naître une société à deux vitesses : les mortels biologiques et les immortels numériques.

Cette perspective pose une question fondamentale : sommes-nous prêts pour ce bond technologique ? Et surtout, accepterons-nous que les premiers à franchir cette frontière soient ceux que la société a déjà condamnés ? L’histoire nous enseigne que ce qui semble impossible aujourd’hui peut devenir réalité demain. Et quand ce jour viendra, nous ferions bien de nous assurer que l’humanité ne perde pas son âme dans le processus.

Car au final, la vraie question n’est pas de savoir si nous pourrons télécharger nos consciences, mais si nous devrons le faire. Et surtout, qui décidera pour qui cette technologie sera d’abord utilisée.

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